La Moravie et la Bohème: de l'empire austro-hongrois à la République tchécoslovaque puis tchèque

 
Voyage à Brno en Moravie
 
 

La Moravie sous l’influence des Habsbourg et des révoltes en Bohême

Au début du XVIIe siècle a lieu en Moravie la première et l’unique tentative de rupture avec l’Etat tchèque suivie du règne du roi hongrois Matyáš II. Malgré une attitude réservée au début du soulèvement des Etats tchèques, l’armée morave est une des rares à se battre jusqu’à la fin lors de la décisive bataille de la Montagne Blanche de 1620 (il faut dire que sa position rendait une fuite impossible). Cette bataille marque le début de la soumission de l’Etat tchèque, et par conséquent du margraviat morave, aux Habsbourg. La guerre de Trente Ans se fait sentir en Moravie surtout en 1645, lors du passage de l’armée suédoise.

Le XVIIIe siècle est celui des réformes qui renforcent l’autonomie politique de la Moravie et son rayonnement spirituel : en 1777, l’évêché d’Olomouc est érigé en archevêché et Brno se dote enfin d’un évêché. Cela montre que malgré la situation actuelle, la capitale culturelle de la Moravie est Olomouc et pas Brno. Pendant les guerres napoléoniennes, c’est ici qu’a lieu une des plus grandes victoires françaises : la bataille d’Austerlitz.

La Moravie des XIX-XXe siècles : de la centralisation à la fusion
avec la Bohême dans l’Etat tchécoslovaque

Après les révoltes du Printemps des nations, le parlement, qui devait discuter à Vienne de la libéralisation dans les pays tchèques, se déplace en Moravie, à Kroměříž. Dans le cadre de la centralisation, la Moravie devient par la suite une province de la monarchie austro-hongroise. La deuxième moitié du XIXe siècle est marquée par des réformes administratives visant à créer des ensembles plus grands.

La Moravie devient une des régions du nouvel Etat tchécoslovaque créé en 1918 mais voit son autonomie diminuer du fait de la centralisation. En dehors de l’évolution administrative, l’histoire de la Moravie du XXe siècle se confond avec celle de la Tchécoslovaquie. Pendant le Printemps de Prague, on évoque l’idée d’une fédération de trois régions – la Bohême, la Moravie avec la Silésie et la Slovaquie – mais les communistes retiennent le principe de deux nations, tchèque et slovaque.

Une dernière tentative vaine de reconstituer une Moravie indépendante date des années 1990. En 2000, une réforme redéfinit le découpage administratif du pays sans tenir compte des frontières de la Moravie historique. Avec la Bohême et la Silésie, elle forme aujourd’hui partie intégrante de la jeune République tchèque.